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identitée mélissa ansel exposition ma17 Bodding
Bodding

Jacques Di Piazza

Nadia Kever

Pierre Martens 

L’espace culturel, melissa ansel, accueillera à Forest, sa dix-septième exposition...

« Les pas sont connus. Le rythme est donné.  L’exposition de Pierre Martens, Nadia Kever et Jacques Di Piazza est comme le bodding. Je ne me souviens plus de la recette. Ne s’agit-il pas de mettre ensemble des aliments « perdus » pour en faire un tout délicieux ? »

L’exposition de Pierre Martens, Nadia Kever et Jacques Di Piazza est comme le bodding. Je ne me souviens plus de la recette. Ne s’agit-il pas de mettre ensemble des aliments « perdus » pour en faire un tout délicieux ?

C’est l’histoire d’un regard qui capte la couleur. De l’iris dessinant la forme. D’une petite implosion de lumière. Une éclosion d’image à partir d’un nerf très vif détaillant le relief, le réel qui est donné (et puis très intrigué devant ce qui se devine, caché derrière tout cela). Que devient alors cette vue ambivalente d’un paysage instantané qui se profile à chaque instant ? Si son présent c’est un fluvial « ça a été », comment partager ce qui nous échappe ? Peut-être en souhaitant que ça ait un devenir aussi. Ça, c’est le texte que vous avez sous les yeux : l’encre vieillit, c’est très bien, dans quelques minutes ces lignes auront une autre portée aussi. C’est par ailleurs un beau nuage que vous ne voulez pas oublier et que vous filmez. Bientôt ce nuage, son image, et peut-être sa pluie accompagneront votre existence.  

Quittons cette phénoménologie hasardeuse. Imaginez un tas de briques formidable. On y arrache du fer, du bois, on contemple un motif et puis on prie l’impermanence des choses. Amas calcaire, n’était rien, est devenu, et sera. L’environnement mute, la lumière change, on peut tout déplacer. Laisser vivre telle pierre intrigante, un contour singulier. Cela il faudrait pouvoir en montrer la beauté (ou l’intérêt, si on préfère). Pierre Martens, Nadia Kever, Jacques Di Piazza sont tous trois artistes. Créateurs, immenses d’avoir capté à leurs manières des dynamiques enfantes d’un monde fluide et négligé. D’avoir fait dériver des objets dans des séjours qu’ils construisent (ou mieux, co-construisent avec l’espace). Je crois qu’ils accompagnent leurs pièces à devenir ou à être. Quand Jacques et Nadia utilisent la photographie c’est un autre temps de l’objet initial.

De même un composant de base, chez Pierre, se trouve oublié dans la masse grouillante et l’abandon le plus singulier. Personne ne s’y arrête. Il s’en occupe. Tel devient le presque-rien essentiel. Ce processus, travaillé chez les trois, crée ce rendu unique et vivant, virant. Le tracé d’un pavé. Un paillasson. Un détail, une série de détail, que l’on transforme. Cela peut rester petit. À l’échelle de cette petite implosion de lumière.  

Vous ouvrez votre champ visuel sur une rétine en plexiglas, la vive couleur qu’elle recèle traverse-t-elle ou reçoit-elle son environnement ? Et sur une autre photographie, cette barre traversant de l’isolant, d’où meurt-elle ? Où vit-elle ? Observez les murs, ces mousses, ces effets. Faites le tour, minutieusement. Les superpositions, l’esthétique de la crête (voire de la tranche), des reflets, s’apprécient par curiosité.

Voici un souvenir : nuit d’été, un chat traversait un passage piéton pour rentrer dans une institution européenne. Ce n’était pas une banale aventure. C’était la personnification d’un jeu d’espace. La trajection de l’espace urbain. Les couleurs mouvantes. La perspective. Même le sol en bitume et les canalisations -pourtant cachées- devenaient plus présentes. Il y avait et il y a du sauvage dans le domestique. Notre sujet aurait pu, je crois, laisser un sourire à la manière du Cheshire cat[1] alors qu’il traversait la grille. Ce sourire fantôme est aussi dans les œuvres présentées. En comparaison vous êtes plus grands, invités à rapetisser, plus lents, appelés à ralentir encore, moins farouches moins patients, mais il est bon de reposer votre esprit. Ces œuvres forment un lien énigmatique et éphémère avec l’espace. Elles ont aussi en commun un caractère de membrane ou de portail (parfois cela est contre-intuitif, parfois pas). La membrane comme élément frontière extensible, permettant, en réalité, l’échange entre deux espaces. Entre des images perdues mais, avec vous, découvertes.

Mais vous, aimez-vous le bodding ? 

 

Hadrien Courcelles

 

[1]Cf. Alice au pays des merveilles, et apparemment un thème plus ancien.

Hadrien Courcelles

Exposition 14/01>12/02/2023

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Programme dans le cadre de l’exposition Bodding 23/09 au 15/10

Dimanche 24/09 17:00

Session Jazz

Bruno Corbisier

Manu Hermia sax

Erik Vermeulen piano

Jan De Haas drums

Jeudi 28/09 20:00

Zenne Quartet 

Claire Bourdet et Chikako Hosoda (violin)

Karel Coninx (alto) &

David Poskin  (violoncelle)

 

et le pianiste japonnais Keishi Suzuki.

 

Parcours d'artistes

Gallery Night 05/10 > 17:00

Dimanche 8/10 15:00

Rencontres avec les artistes dirigée par Hadrien Courcelle

L'espace

d'une vie

dans le miroir

de l'air 

 

Dimanche 15/10 17:00

Jazz Session 

Victor Da Costa guitar

Piergiorgio Pirro piano

Umberto Odone drums

Bruno Corbisier bass

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